Nosy Be est connu pour être la destination balnéaire de choix des touristes étrangers. Plages de sable blanc, eaux turquoises, aquariums naturels, pêche au gros, hôtels luxueux et piscines à débordement sont les atouts de l’île. Pourtant, depuis trois ans, de plus en plus de touristes s’intéressent au patrimoine historique et culturel de l’île. Berceau de la culture et des traditions Sakalava, Nosy Be met en valeur ses sites hors du commun.
Les plus anciennes traces d’activité humaine remontent au IXème siècle. Le site d’Ambanoro fut la première ville économique de Nosy Be, occupée régulièrement par des marins arabes. Zone de passage de navires commerçants, l’île aux parfums fut un lieu d’échange entre civilisations. En 1837 par exemple, des Hindous ont débarqué à Nosy Be et ont rencontré la reine Tsiomekon. Ils lui ont offert une pousse de banian, un arbre sacré en Inde. On dit que Bouddha aurait eu une illumination divine assis au pied de cet arbre. Pour marquer son installation sur l’île, la reine Tsiomekon fit planter la pousse de banian à Mahatsinjo. Cet endroit est devenu le site sacré des Sakalava.
200 ans plus tard, les racines du figuier banian s’étendent sur plus de 5000m². Appelé Arbre sacré, ces multiples racines sortant du sol forment à elles seules une petite forêt. Au creux de l’arbre, on trouve des tissus de couleurs rouge et blanc, symboles de la royauté Sakalava des tribus Zafinimena et Zafinifotsy. Le miel et les bouteilles de rhum disposés autours du site témoignent des nombreux passages des Sakalava venus sur les lieux pour prier, faire des vœux et déposer des offrandes à leurs ancêtres. Dans la croyance traditionnelle Sakalava lorsque les hommes meurent, leurs esprits se réincarnent dans des animaux. Ainsi, les reptiles et lémuriens vivant dans la petite forêt sont respectés par la population locale.
Lorsque les touristes arrivent sur les lieux pour visiter l’Arbre sacré, ils doivent respecter les coutumes locales : interdiciton de fumer, il faut se déchausser et porter obligatoirement un pagne si on veut pénétrer au cœur de l’arbre. Pour entrer à l’intérieur de l’Arbre Sacré, il faut entrer par le pied droit et sortir de la même manière. Le responsable du site est persuadé qu’en mettant en avant le potentiel écologique, culturel et historique de l’île, on pourra endiguer le tourisme sexuel sur l’île.