Bien que prévenues à l’avance du rassemblement, les forces de l’ordre étaient arrivées très tôt pour contrecarrer les pro-Ravalomanana d’investir les lieux de la place de la démocratie. Un spectacle fascinant pour les journalistes et les spectateurs. Un moment désagréable pour ceux qui sont allergiques au gaz lacrymogène et un jour de perte pour les vendeurs qui se trouvent à proximité, obligés de fermer leur porte.
Toute la cavalerie était présente, militaires, gendarmes et policiers, camions et une dizaine de véhicules tout-terrain dont des pick-up offerts, selon certaines indiscrétions, par le président de la HAT. Pour disperser la foule qui s’est rangée du côté d’Ambatonakanga et aux abords des pavillons des librairies d’Ambohijatovo, les représentants des forces de l’ordre ont lancé des bombes à lacrymogène. Et le comble de la scène, les éléments encagoulés du groupe de sécurité et d’interventions spéciales (Gsis) était de la partie. Or, ils sont censés intervenir dans des cas très délicats. A chacun d’en juger si la manifestation de l’opposition est un cas très délicat. Pour certains, c’est sûr ! Avant l’arrivée des responsables, quelques personnes ont essayé de convaincre les personnalités des forces armées de leur laisser entrer dans le parc d’Ambohijatovo, mais il semblerait que les ordres étaient clairs et fermes.
Pour couronner le panorama, on a eu la visite inopinée de deux représentants de la SADC. Ils ont débarqué sur les lieux, en tenue plutôt négligée (tee-shirt et sandales). Ils ont demandé à voir un officier supérieur. Même s’ils parlaient en langue anglaise, les sous-officiers présents ont quand même réussi à leur dire que leurs chefs sont partis en patrouille. Une belle image qui ne laisse pas les commentaires à l’écart. Le général Richard Ravalomanana, commandant de la circonscription de la gendarmerie a précisé que ces représentants de la SADC ne savent pas délimiter leur champ d’action. Avant de débarquer à l’improviste, ils auraient dû faire une demande au préalable. En tout cas, le général, lui sait où est sa place !