Pour éviter une implosion sociale, le gouvernement de Transition a imposé le gel des prix des carburants à la pompe au détriment des pétroliers. Des subventions et des allégements fiscaux ont été accordés aux opérateurs du secteur pour compenser tout manque à gagner. Même si les distributeurs pétroliers engendraient des pertes malgré ces subventions, les opérateurs ont accepté de jouer le jeu en espérant que la situation rentrerait rapidement dans l’ordre. Pourtant cela fait un an et demi que la situation perdure et les opérateurs du secteur pétroliers ont tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps.
Les problèmes de trésorerie des compagnies pétrolières ont engendré des problèmes de distribution et de ravitaillement des stations dans toute la grande île. De plus, pour minimiser leurs pertes, les distributeurs ont fait pression sur les gérants de stations services en diminuant leurs marges. Depuis, de nombreuses stations ont fermées ou sont à la recherche de nouveaux gérants libres. Certains distributeurs ont même arrêté tout contrat de gestion de leurs stations pour les gérer directement.
Le bras de fer entre le gouvernement et les opérateurs économiques ont abouti à une hausse de 50 Ariary par litre du prix des carburants. Malgré cette concession du gouvernement, les pétroliers continuent d’engendrer des pertes. A la fin du premier semestre 2012, le secteur affiche une perte de 100 milliards d’Ariary. Les opérateurs exigent de l’Etat qu’il arrête le gel des prix à la pompe et qu’il autorise les pétroliers à appliquer les prix tels qu’ils doivent être en réalité. Si l’Etat continue de faire la sourde oreille, c’est tout le secteur qui court à la faillite.
De son côté l’Etat n’a pas fait de commentaires concernant les chiffres avancés par les pétroliers. Suivant les subventions accordées par l’Etat, les opérateurs ne peuvent augmenter les prix à la pompe que si le cours du baril de pétrole dépasse la barre des 127 dollars. De plus, le président de la Transition a déclaré que les compagnies pétrolières devraient baisser les prix des carburants vu que le cours mondial actuel du baril est de 87 dollars. C’est un véritable pied de nez aux opérateurs pétroliers qui ne facilitera pas les négociations entre les deux parties.