Le Malgache a toujours eu une manière propre à lui pour calculer le taux d’inflation. C’est simple et sans bavure. Il mesure l’inflation par rapport à la quantité de riz qu’il a dans son assiette. Actuellement, celle-ci diminue de semaine en semaine. En pourrait-il être autrement quand le prix du makalioka local culmine à 2000 Ar le kilo?
Le riz le moins cher que l’on trouve actuellement sur le marché est sans conteste le riz d’importation. Pour le prix, Oui ! C’est plus ou moins supportable, seulement du côté des acteurs dans la filière on trouve que le volume des importations en riz est on ne peut plus menaçant. Selon Eric Rajaonary, directeur général du Guanomad, « le volume d’importation est passé de 90 000 tonnes en 2009 à 192 000 tonnes en 2011 ». L’absence d’opérations d’intensification rizicole accuse-t-il, est à l’origine de cette préoccupante. « En 2009, l’importation du riz a connu son niveau le plus bas grâce à la politique de Révolution verte établie (…). La production était à la hausse, les revenus des paysans se sont nettement améliorés.
Mais depuis la crise, les revenus ruraux n’ont cessé de baisser. Une situation inéluctable puisque aucune action de consolidation n’a été poursuivie pour pérenniser les acquis de la Révolution Verte… ». Selon les explications de cet opérateur économique, on a laissé de côté les agriculteurs, le gouvernement n’a entrepris aucun effort d’accompagnement, ni fourni aucun appui à leur entreprise. La population rurale s’enfonce de plus en plus dans la pauvreté. On en devine les conséquences : migration urbaine, taux de chômage élevé…
D’après les explications d’un responsable auprès du ministère de l’Agriculture, les subventions au niveau des intrants sont indisponibles, c’est la raison pour laquelle on ne peut mener une quelconque politique d’intensification agricole.
Certes la crise est là mais il faudrait quand même penser à poursuivre les efforts entrepris auparavant surtout quand ceux-ci ont porté leurs fruits. Même si on n’y trouve pas les mêmes intérêts que son prédécesseur.